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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 14:20

Chapitre X

Les silences d’une vie

 

-        Parmi les silences les plus obsédants dans cette quête généalogique, il en est que rien ne vient interrompre ce sont les  silences sur son enfance « subie ». Qui était vraiment ce père qualifié tantôt de représentant de commerce puis d’artiste dramatique qui naît à Vernon au milieu du XIXè siècle et adopte le jeune orphelin Renou ? Qui est cette Albertine Renou est-elle la véritable mère en quête d’une paternité pour son fils ? Pourquoi change –t-elle de prénoms et reste dans l’ombre d’Charles Albert  Baugey et du jeune Maxime Baugey-Dailly ? Après avoir vécu « aux crochets » du petit prodige, pourquoi cette fin anonyme du père à la Roche sur Yon en 1908 dont on ne relève qu’un avis à l’état civil dans le Messager de la Vendée du 2 février 1908 ? « Baugey Charles-Albert, 43 ans né en 1865 artiste dramatique, époux de Renou, Albertine- Aldegonde , rue des Halles ».

-        Ce père qui a managé la carrière de son fils de façon remarquable semble-t-il,  a su trouver les réseaux pour le mettre à l’honneur mais aussi pour en tirer quelques bénéfices substantiels. Comment l’enfant a vécu cette exploitation et l’on pense évidemment au jeune Mozart dans les cours européennes qui s’épanchait vers sa sœur Nanette. On ne connaît pas de frères et sœurs dans l’entourage de Maxime Nemo, même si sa famille biologique entre Anjou et Touraine dont il fait une émouvante évocation dans le texte : « Pour se perdre »  semble avoir été prolifique. Après la disparition de ce père à l’âge de 43 ans, il est normal que le jeune Nemo âgé de 20 ans cherche l’appui d’une figure paternelle tutélaire chez ses aînés  les poètes comme Valéry, Verhaeren, Maeterlinck.

-        Trois ans plus tard à 23 ans le voilà père d’un fils et à charge de famille avec une jeune épouse, une mère et un fils qui vient de naître à Annecy en 1912. Comment-va-t-il subvenir à cette situation qui le dépasse ? La biographie est muette sur ce sujet et jusqu’à la guerre si l’on excepte la parenthèse du Château d’Eau ou les seconds rôles sont fort mal payés et où Jouvey avoue avoir mis sa troupe en faillite pendant l’été 1913 en offrant des places à petit prix.

-        Silence sur la période 1914 -1918 et jusqu’à la création de « l’Ilôt » où le couple Nemo refait surface et peut faire vivre le foyer grâce à une gestion rigoureuse et à un enchaînement infernal des prestations dès 1919 à Mayenne. On peut imaginer qu’il place son épouse, sa mère et leur jeune fils au Mareynou à Razac sur l’Isle en Dordogne grâce à la bienveillance de la famille Testut et que de là il peut couvrir ses engagements dans tout le sud ouest dans les Universités, Lycées et Ecoles Normales.         

-        La descendance Christian Baugey né en octobre 1912 et de Claude né en 1925restent mystérieuses. Si Christian Baugey l’aîné est connu comme photographe et américaniste-ethnologue reconnu, on peut suivre sa carrière au Mexique, en Amérique centrale puis en Mission au Cambodge pour l’Unesco. Des photos attestent des visites de sa fille Nicole à la Crétinière jusque dans les années 70 puis la rupture brutale et le silence entre le père et le fils aîné. Le deuxième fils cadet Claude né en 1925 meurt à la fin de la guerre en 1945 et nous ne savons rien sur ses 20 années son éducation, ses projets de vie, ses relations avec son père si ce n’est 2 poèmes qui lui sont dédiés et une lettre du poète Henry Vendel en 1945 qui compatit au chagrin de son ami Nemo.    

-        S’il est bien une figure qui reste également dans l’ombre, c’est bien celle d’ Antoinette Pègues (née le 23octobre 1882 à Rodez) et qui accompagne Nemo jusque dans les années 30. Il l’épouse à Dijon en 1909 et semble l’avoir suivi à Annecy en 1912 puis au Mareynou en 1921 et enfin à Meyreuil jusque dans les années 30.Les témoins  en pays aixois se souviennent encore de ce couple épisodique et atypique où le principal protagoniste « charmeur et fantasque » selon un voisin, disparaît puis reparaît soudain.  Madame Nemo semble avoir été du voyage dans la découverte du Maghreb dont se feront l’écho la Revue Alger Etudiants et Tunis Socialiste. Quelles impressions a recueilli la jeune institutrice aveyronnaise de cette découverte ? Nous n’en saurons rien sinon à travers les deux Poèmes Tozeur et Vers la Casbah écrits en 1924 par Maxime Nemo

-        La découverte de l’Allemagne d’avant guerre (Le Dieu sous le Tunnel)

-        L’Occupation

-        Hommages posthumes à Yvonne Nemo (amis proches et lointains ; Dansel et le Père Lachaise)

-        L’anonymat : ou comment l’on passe de Renou (un des pseudonymes de Rousseau)  à Baugey (nom du père adoptif) puis à « Nemo » nom de scène puis de plume.

-        La voix captée par les archives de l’INA : Conférences de « Radio Paris 1937 » aux entretiens de 1949 et 1962 sur Rousseau

 

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