En me plongeant dans la vaste correspondance de Maxime Nemo avec ses contemporains , je retrouve des billets et réponses de Gide, Carco, Cioran mais aussi de son ami Charles VILDRAC (1882-1971) Ressurgissent tout à coup des images, des souvenirs et des échanges qu'a si bien traduit Georges Duhamel (dans le numéro de l'Association des amis de Duhamel animé par Paul Maunoury Inspecteur de l'Education Nationale, lettré et homme de coeur et désormais par Catherine Postal. )
Je ne résiste pas au plaisir de transcrire la lettre (inédite) que Suzanne Vildrac adressa depuis la Maison Blanche Route Sainte Anne à Saint Tropez le 2 juillet 1971 à Yvonne et Maxime NEMO.
Amis,
Que votre lettre m'est douce ! Elle m'arrive lointaine, au fond du gouffre où j'ai coulé avec toute ma cargaison de bonheur.
Charles a souffert les peines les plus inconcevables au point qu'il en a été foudroyé, dans mes bras tandis que j'essayais de le soulager. J'ai reposé sur l'oreiller le visage d'un Christ détaché de sa croix.
Il repose au cimetière marin de St Tropez dans un cadre à sa mesure, le large à l'horizon, la lumière et de grands oiseaux blanc qui planent au dessus du silence.
Je vous embrasse et vous supplie de venir me voir à l'automne pour partager ensemble ce qui nous reste de lui.
Suzanne
Suzanne Rochat était la soeur de Charles Vildrac )