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9 janvier 2021 6 09 /01 /janvier /2021 17:35

La Belgique et le symbolisme influencèrent la poésie de Maxime Nemo qu'il célébra dans ses conférences sur Verhaeren et Maeterlinck du Groupe l'Ilôt de 1920 à 1947.

"On l’oublie trop souvent mais peintres et écrivains travaillaient de concert en ce début de XXe siècle. Si aujourd’hui la peinture semble s’être enferrée dans un entre-soi qui la coupe de toute transversalité, il en était tout autrement à l’époque de Spilliaert. Fréquentes, ces collaborations donnaient lieu à de superbes objetslivres en fac-similés. Le fameux Bruges la Morte illustré par Khnopff en est un des exemples les plus probants, ou encore Les Flambeaux Noirs de Verhaeren qu’un certain Odilon Redon frappa de ses songes charbonneux. Spilliaert ne déroge pas à la règle : du reste, il fréquente Maeterlinck, Verhaeren et même Zweig, alors souvent à Bruxelles. Il y a aussi dans son art une dimension romanesque subtile qui reflète cette Belgique d’alors s’inventant par la plume". 

L'Incorrect Janvier 2021 Marc Obregon

Maxime Nemo rencontra Emile Verhaeren dans les années 1910 qui lui dédicace son recueil "Toute la Flandre" (Ed. Mercure de France) Il assistera à ses obsèques à Rouen le 27 novembre 1917 et relatera les hommages qui lui furent rendus dans son Journal.
Il possède également un curieux exemplaire des" Rythmes souverains" (Ed. Mercure de France) dédicacé à André Gide..
 

 Du 15 octobre 2015 au 6 mars 2016, le musée des Avelines consacre une exposition à Émile Verhaeren (1855 – 1916), afin de redécouvrir, à l'approche du centenaire de sa mort, ce poète et critique d'art belge, flamand d'expression française 

L’exposition intitulée Émile Verhaeren (1855-1916) Poète et Passeur d’Art, a pour ambition de mettre en lumière cette personnalité qui fut l’un des acteurs les plus importants de la vie artistique au tournant des XIXe et XXe siècles. Elle dresse le portrait de ce grand poète belge injustement oublié, amoureux de la langue française, à travers ses engagements, ses passions et ses amitiés artistiques.
Émile Verhaeren s’est installé à Saint-Cloud avec son épouse Marthe en 1898. Il vante le charme de la commune et sa proximité de Paris, où il se rend quotidiennement pour y visiter musées, galeries et ateliers d’artiste.
Cette exposition exceptionnelle, réunissant environ 150 œuvres, est organisée avec le soutien de grandes institutions françaises (Musée d’Orsay, Bibliothèque nationale de France…) et belges (Bibliothèque royale de Belgique, musée d’Ixelles…) ainsi que de nombreux particuliers. Elle bénéficie du haut patronage de l’Ambassade de Belgique en France.
L’exposition mettra en valeur l’œuvre de ce poète de l’avant-garde symboliste en exposant ses principaux recueils, pour certains illustrés par de grands peintres amis tels Théo van Rysselberghe ou Odilon Redon.
Elle témoigne également de l’activité critique intense de Verhaeren pour soutenir les tendances nouvelles, en particulier le néo-impressionnisme et le symbolisme pictural.
L’exposition est l’occasion de redécouvrir des tableaux, sculptures et œuvres graphiques d’artistes français et belges, tels que Eugène Carrière, Henri-Edmond Cross, James Ensor, Maximilien Luce, Paul Signac, Odilon Redon, Théo van Rysselberghe, Auguste Rodin et biens d’autres.Le musée des Avelines souhaite par cette exposition, rendre hommage à un citoyen méconnu de sa ville, dont les poèmes en vers libres, d’une grande musicalité, nous invitent à voir le monde selon "l’âme du poète"


60, rue Gounod
92210 Saint-Cloud

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commentaires

H
https://blogres.blog.tdg.ch/archive/2008/10/12/la-bourse-et-la-vie.html<br /> En 1895, le poète belge Emile Verhaeren publie Les Villes tentaculaires, sorte de promenade vertigineuse et hallucinée dans une gigantesque métropole, à la fois mythique et cruellement réelle, synthèse des grandes villes européennes du XIXe siècle finissant où bat le cœur troublé du monde moderne. Une vingtaine de tableaux naturalistes dénonçant les méfaits du matérialisme régnant. Au centre même de la ville, «comme un torse de pierre et de métal debout», la véritable cathédrale des temps modernes: la Bourse. La frénésie qui y règne traduit le transfert des fonctions religieuses de l’ancienne cathédrale moyenâgeuse au nouveau monument:<br /> <br /> «L’or étalé sur l’étagère des mirages, Avec des millions de bras tendus vers lui, Et des gestes et des appels, la nuit, Et la prière unanime qui gronde, De l’un à l’autre bout du monde.»<br /> <br /> La ferveur de cette foule fanatique en prière renvoie aux adorateurs du veau d’or, le culte hérétique qui célèbre l’amour de l’or lui tenant lieu de spiritualité:<br /> <br /> «De l’or! – boire et manger de l’or!»<br /> <br /> Une ferveur qui tourne en fièvre porteuse des symptômes d’une maladie mentale et morale:<br /> <br /> «De haut en bas du palais fou! Le gain coupable et monstrueux S’y resserre comme des nœuds, On croit y voir une âpre fièvre Voler, de front en front, de lèvre en lèvre, (…) Une fureur réenflammée Au mirage du moindre espoir Monte soudain de l’entonnoir De bruit et de fumée.»<br /> <br /> Tout semble livré au feu, l’or «torride» qui «bout», la fièvre qui «crépite», l’air qui «brûle». La Bourse est un lieu maléfique, les activités de la spéculation financière un champ de bataille, une lutte âpre et sans merci où l’héroïsme est dégradé:<br /> <br /> «Langues sèches, regards aigus, gestes inverses, Et cervelles, qu’en tourbillons les millions traversent, Echangent là leur peur et leur terreur. La hâte y simule l’audace Et les audaces se dépassent; Les uns confient à des carnets leurs angoisses et leur secrets; Cyniquement, tel escompte l’éclair Qui tue un peuple au bout du monde; Les chimères volent dans l’air; Les chances fuient ou surabondent; Marchés conclus, marchés rompus Luttent et s’entrebutent en disputes; L’air brûle – et les chiffres paradoxaux, En paquets pleins, en lourds trousseaux, Sont rejetés et cahotés et ballotés Et s’effarent en ces bagarres, Jusqu’à ce que leurs sommes lasses, Masses contre masses, Se cassent.»<br /> <br /> Très vite, cette parodie de lutte guerrière vire à la trahison sournoise, au vol, à l’escroquerie:<br /> <br /> «On se trahit, on se sourit et l’on se mord Et l’on travaille à d’autres morts. La haine ronfle, ainsi qu’une machine, Autour de ceux qu’elle assassine. On vole, avec autorité, les gens Dont les coffres sont indigents. On mêle avec l’honneur l’escroquerie, Pour amorcer jusqu’aux patries Et ameuter vers l’or torride et infamant L’universel affolement.»<br /> <br /> Cette bataille au champ de déshonneur conduit inévitablement à un dénouement catastrophique où faillites, banqueroutes et suicides se succèdent: <br /> <br /> «Aux fins de mois, quand les débâcles se décident, la mort les paraphe de suicides Et les chutes s’effritent en ruines Qui s’illuminent En obsèques exaltatives.»<br /> <br /> Au centre de cette gigantesque métropole sculptée par l’explosion industrielle et le capitalisme triomphant, dans ce «monument de l’or» où bat le «cœur haletant du monde», est né l’homme du XXe siècle dont la mort est programmée par son avidité même. Et Verhaeren, poète de la modernité, en est le peintre inspiré et visionnaire…Pierre BEGUIN
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H
https://blogres.blog.tdg.ch/archive/2008/10/12/la-bourse-et-la-vie.html
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